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Que l’opinion publique déchante après un peu plus de huit mois de « macronisme » intense, il n’y a rien, là, qui puisse surprendre quiconque capitalise un minimum d’expérience de la vie politique en générale, et plus particulièrement de la vie politique française. Périodiquement, le peuple français, en proie à une fièvre aigüe, incontrôlable, se précipite, aveuglément, impétueusement, dans des aventures hasardeuses, à l’instar de ce qu’il fit, inconsidérément, le 26 août 1346, face à l’Anglais, sur les hauteurs du plateau de Crécy ; les Valois ont imprimé leur marque indélébile dans la mentalité de ce peuple qui se revendique par ailleurs comme un champion du rationalisme ; qui se croit, ou se veut, cartésien ; mais qui sacrifie spontanément, et sans relâche, aux esprits tutélaires de Michel de Montaigne et d’Edmond Rostand, alternant une pratique de l’aimable et subtile fantaisie avec la quête puérile, et quelque peu ridicule, du panache.

La cote de popularité de monsieur Macron est à la baisse ; ce n’est qu’un début ; elle finira par sombrer dans l’abîme d’où elle n’aurait jamais dû émerger.

Qu’attendre de bon d’un homme qui trahit honteusement celui à qui il doit tout ; qui vante les premiers de cordées mais qui s’empresse de précipiter dans le gouffre celui qui, lui servant généreusement  de guide, l’a hissé au-dessus de la mêlée ; la France ne saurait s’accommoder de ces méthodes mafieuses… son élite n’hésite pas à chanter les louanges de Machiavel, oubliant que le « Des principautés » a été écrit à l’attention des hommes de la Renaissance (nous sommes au vingt-et-unième siècle) ; on continue d’offrir à l’admiration des enfants d’âge scolaire les turpitudes indignes de Charles-Maurice de Talleyrand Périgord, l’échine servilement ployée au service de maîtres successifs et antagonistes, puisant dans les caisses de l’état comme dans sa propre bourse, tirant un profit personnel des charges que la nation, ou les maîtres du moment, avaient la faiblesse de lui confier. Il faut en finir avec ces mœurs ; il faut contester le pouvoir mal acquis… il faut contester tout pouvoir qui ne serait pas clairement l’expression de la volonté populaire.

Monsieur : « Je veux ! » ; il ne vous aura pas échappé que Macron veut en permanence et sur tous les tons ; qu’il peut même le hurler, ce vouloir. Mais ça intéresse qui ce qu’il veut ? Seul compte ce que le peuple français veut.

Ce petit marquis qui s’est emparé, au hasard des circonstances et par malice, du palais de l’Elysée, peut toujours essayer de se donner des allures de prince ; il est, et il restera, un usurpateur sans envergure qui, par ambition personnelle, a contribué (certes modestement ; dans l’étroite mesure de ses moyens limités) à casser un puissant mouvement de renouveau politique, initié douloureusement, courageusement, par son prédécesseur, son bienfaiteur ; celui par l’action duquel l’opinion publique française était, enfin, en train d’accepter de se laisser porter, de se laisse soulever, par la houle à l’œuvre dans les profondeurs de son être… François Hollande qui avait parfaitement compris que la France est désormais à gauche même si elle l’ignore encore, avait entrepris, et commencé à réussir, la réconciliation entre les salariés et l’entreprise, ouvrant grandes les portes de la démocratie à l’économie et à la finance, en l’absence desquelles la démocratie politique n’est qu’illusion. Ce dessein considérable, à la mesure du grand peuple de France ; capable dans le même temps de redonner un second souffle, décisif, à la construction européenne, et de sauver ce qui peut encore l’être de la civilisation Occidentale (dangereusement menacée par le réveil de l’Asie et des peuples qui bordent le Pacifique) se trouve, par la volonté d’un nain politique, et surtout par son insignifiance, reporté à plus tard.

Il faut dès maintenant se préparer à assurer la relève de ce pouvoir anachronique et insignifiant.  

 

 

           

 

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