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Faut-il présenter Yves thréard ? Directeur adjoint de la rédaction du Figaro, éditorialiste, Yves Thréard hante régulièrement les plateaux de télévision ; il est l’un des hôtes favoris de l’excellente émission quotidienne, « Politique matin », coproduite par L.C.P., le Figaro et Challenges, que Patrick Chêne présente sur L.C.P. en début de matinée, du lundi au vendredi, et du magazine « C dans l’air », qu’Yves Calvi, présente, lui aussi quotidiennement, les mêmes jours, mais en fin d’après midi, sur France 5.

Les analyses de ce journaliste franchement orienté à droite, et qui ne s’en cache pas, sont, certes, le plus souvent, pour ne pas dire toujours, partisanes ; mais elles le sont sans excès ; et, en général, elles sont assorties d’une pointe d’humour qui en adoucit heureusement le côté désagréable pour un auditeur, ou un lecteur, de gauche.

On sait que le Président de la République, prenant en compte les résultats, défavorables pour le camp dont il est issu, du scrutin des municipales, a cru devoir nommer, et sans doute a-t-il eu raison de le faire, Manuel Valls à Matignon, pour remplacer J. M. Ayrault, le fidèle compagnon, trop fidèle, et trop semblable à lui, qui depuis près de deux ans occupait les lieux. Le chef de l’état a, en effet, interprété ce revers électoral comme exprimant le souhait du pays de voir le sommet de l’état afficher, de façon plus manifeste, une attitude volontariste, jugée seule à même de tirer le char de l’état hors de l’ornière dans laquelle il s’est, malheureusement, et depuis trop longtemps, aventuré, menaçant de verser.

Il est clair que François Hollande n’avait pas jugé, jusque là, nécessaire de rassurer l’opinion publique quant à sa détermination, que lui savait pleine et entière, d’agir, le plus énergiquement que possible, en vue du redressement de la France ; sans doute pensait-il que les décisions qu’il prenait devraient parler d’elles-mêmes, et devaient exprimer, sans ambiguïté, sa volonté inébranlable de maintenir le cap du retour vers la compétitivité de l’économie, partant du retour vers la croissance et vers le retournement de la courbe du chômage. Le score, assez stupéfiant, enregistré lors du scrutin municipal, ainsi que l’incroyable faiblesse de sa cote de popularité, tellement injustes en regard des efforts qu’il déploie, de l’honnêteté avec laquelle il s’emploie à orienter les affaires de la France aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur, de la transparence qui accompagne toutes ses décisions et tous ses actes, l’ont convaincu qu’il devait donner des signes visibles du volontarisme qui l’anime ; la nomination de Manuel Valls en témoigne, et en est l’indice le plus apparent.

Yves Thréard ne veut y voir que la manifestation de l’impuissance supposée du chef de l’état, de son incapacité à tracer la voie à suivre, de son indétermination, et de la nécessité dans laquelle il se serait trouvé de s’en remettre à une personnalité plus forte que la sienne pour diriger l’état ; François Hollande se serait donc docilement placé sous la tutelle d’un homme fort, reconnu comme tel par l’opinion publique, et apprécié par elle en tant que tel… comme on peut le voir, toute rumeur est jugée par cet éditorialiste, bonne à diffuser, qui lui paraît susceptible d’installer le dissentiment et la division au sein du gouvernement de la France.

Voilà qui ne manque pas de sel, mais qui ne risque pas de convaincre quiconque se préoccupe de la chose publique, sans aucun préjugé, avec le seul souci de la comprendre pour agir utilement et efficacement au profit du pays ; les électeurs de gauche, plus particulièrement les socialistes engagés, et les sympathisants du parti socialiste, ne seront pas dupes… décidément, monsieur Thréard, la ficelle que vous utilisez pour empaqueter vos galéjades politiques est bien trop grosse !

Il faut néanmoins en convenir, vous n’en êtes pas moins sympathique, pour autant.

[Louis R. Omert est l’auteur de l’ouvrage intitulé « Le sursaut », « Essai critique, social et philosophique », publié chez l’Harmattan, dans la collection « Questions contemporaines »]

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