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La place de la République, qui voyait hier les forces de l’ordre manifester ‘combien on les comprend !) pour attirer l’attention sur les violences inadmissibles dont elles sont les victimes de la part de trublions , casseurs sans scrupules, qui les regardent comme des bêtes à abattre, et non plus comme des êtres humains, et encore moins comme des Français… cette même place offre, encore, depuis plus d’un mois, tous les soirs, à l’âge du triomphe des communications à distance et des réseaux sociaux, le spectacle anachronique, et profondément ridicule, d’un forum à l’antique, animé par des groupes de hâbleurs qui croient qu’ils vont changer le monde en prenant la parole, pendant quelques minutes, à tour de rôle…ils sont d’une totale inefficacité ; ils n’en contribuent pas moins à peser lourdement sur l’impression de malaise qui s’est emparée de la société française ; les défilés se multiplient dans les rues à l’appel de messieurs Martinez et Mailly ; les deux compères croient défendre leurs centrales syndicales à coups répétés de surenchères, et de manifestations qui toutes se terminent dans un déchaînement de violence extrême, quand elles ne commencent pas par là ; voilà que les chauffeurs de camions se sentent obligés de s’en mêler ; ils défendent, disent-ils, leurs heures supplémentaires, actuellement majorées de 25 pour cent et qui, avec un accord syndical majoritaire dans l’entreprise, pourrait voir cette majoration diminuer jusqu’à ne plus atteindre que 10 pour cent : la majoration des heures supplémentaires des routiers est-elle réellement menacée par la loi sur le travail ? Ne serait-ce pas plutôt par la concurrence internationale ? Il ne manquait plus que la SNCF et la RATP, cette lacune est désormais réparée… quant à Air-France, aucun souci à se faire ; la compagnie n’est jamais la dernière à prendre sa part du désordre.

Une première et double observation s’impose : le gouvernement français a dû, malgré qu’il en ait, décréter l’état d’urgence ; la menace terroriste est extrême ; les Français n’ont pas fini de pleurer les dernières victimes de ce fléau monstrueux de notre temps que constitue le djihadisme ; les forces de police, la gendarmerie et l’armée sont mises durement à contribution pour assurer leur sécurité ; c’est dans de telles circonstances que les organisations syndicales, qui n’ont déjà pas très bonne presse auprès des salariés, décident de mobiliser des foules dans les rues et d’ajouter aux manifestations de Nuit Debout, venant compliquer, alourdir démesurément, la tâche des forces de l’ordre, sous des prétextes dérisoires : on fait mine de craindre le risque de dumping social que ferait courir le projet de loi sur le travail, en refusant de regarder en face le péril de la concurrence étrangères dont les dégâts sont pourtant déjà considérables ; on veut maintenir une législation du travail en l’état, alors qu’il est clair, même pour un aveugle, qu’elle contribue, pour une large part, à la disparition rapide de nos entreprises ; on privilégie des garanties légales au détriment de la survie des entreprises… bientôt la France disposera de la législation du travail la plus protectrice au monde, mais n’aura plus de travail à offrir à ses nationaux.

Quel jeu jouent donc ces syndicats jusqu’au-boutistes ? Ils ne craignent pas d’ajouter à l’insécurité, ils refusent de saisir l’occasion que leur offre un gouvernement socialiste, soucieux de l’intérêt, à moyen et long termes, des travailleurs, de sauver les entreprises françaises qui peuvent encore l’être, en acceptant quelques sacrifices éventuels en termes de rémunération avec, comme contrepartie, des droits nouveaux relatifs à la garantie des carrières.

Quels sont, pécuniairement, les enjeux des dispositions de la loi « Travail » concernant les heures supplémentaires ? A titre d’exemple, dans le cas d’un salarié qui accomplit 35 heures par semaine, et qui est autorisé à faire 5 heures supplémentaires chaque semaine, la perte maximale en termes de rémunération, dans le cas où la majoration pour heure supplémentaires passerait de 25 à 10% ( nouvelle limite plancher de la majoration) s’élèverait à 1,7% du salaire ; dans un tel cas, un salarié qui percevrait un salaire mensuel de 1.400 euros (heures supplémentaires comprises), enregistrerait un manque à gagner de 25 euros.

Il ne viendrait à l’esprit de personne de prétendre que c’est une somme négligeable ; toutefois perdre 25 euros sur un salaire de 1.400 euros ce n’est pas non plus subir une perte catastrophique ; surtout si on vient bien considérer qu’il s’agit d’un maximum ; et que ce sacrifice aurait pour contrepartie la sauvegarde de l’emploi.

Quoiqu’il en soit mettre la France à feu et à sang pour un tel enjeu est tout simplement criminel (et j’ai longuement pesé ce mot avant de l’écrire). Alors quoi ? Les syndicats joueraient-ils contre la France ; mettent-ils l’économie française en péril volontairement ? Il faut croire, malheureusement, que tel est le cas. Ils s’abritent derrière une idéologie à caractère religieux (non démontrées parce qu’indémontrable et, plus exactement, foncièrement erronée) qui, de leur point de vue, justifie toutes les outrances : premièrement on ne recule pas d’un pas sur le front des acquis sociaux ; parce que, deuxièmement, en agissant ainsi on ne compromet pas les chances économiques de la nation. Dès le cours moyen première année, un enfant moyennement doué, comprendra, sans difficulté, qu’en cette période de mondialisation, le raisonnement des syndicats est archi faux… manifestement, messieurs Mailly et Fernandez ne le comprennent pas, dans le meilleur des cas ; dans le pire des cas, ils préfèrent sacrifier l’économie française plutôt que de céder sur leur credo…ou, encore pire, de laisser qui que ce soit les doubler sur leur …gauche (du moins ce qu’ils présentent comme telle) : espérons que les salariés finiront par voir clair dans leurs visées dérisoires.

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