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Interrogé sur la chaine parlementaire (LCP), le mardi premier mars, lors de l’émission « Politique Matin », présentée par l’excellente Brigitte Boucher, le député du quatorzième arrondissement de Paris, Pascal Cherki, frondeur du Parti Socialiste, doté, à ce titre, par les médias, d’une solide notoriété bien mal acquise, et tellement excessive, a, une fois de plus, offert le spectacle affligeant de son imposante prétention qui n’a d’égale que sa plantureuse incompétence politique.

Il prend acte du désaccord persistant entre Benoît Hamon et Jean-Luc Mélenchon, mais ne désespère pas de voir se détourner au profit du premier les voix qui se prononcent actuellement en faveur du second. C’est bien naturel, et tout à fait conforme à l’analyse que lui-même, et les autres frondeurs, aussi clairvoyants que lui, ont fait  des dispositions du corps électoral français au cours de cinq années passées : pour eux la France est à l’extrême gauche, partageuse en diable, à deux doigts d’accepter enfin une forme évoluée de communisme, égalitaire et écologique ; c’est pourquoi d’ailleurs ils ont consacré tant de temps à convaincre yannick jadot, vainqueur de la primaire d’ELLV, à  rejoindre le vainqueur de la primaire de la « Belle Alliance Populaire » ; lequel Yannick Jadot se faisait d’autant plus prier et posait d’autant plus de conditions à son ralliement, qui s’est concrétisé par un désistement de sa candidature à la présidentielle, que précisément il ne disposait pas encore de parrainages en nombre suffisant pour valider sa candidature et qu’il désespérait de jamais parvenir à les réunir. Pascal Cherki ne s’embarrasse pas d’expliquer pourquoi l’électorat de Mélenchon se reporterait su Hamon, sans que son champion ne se retire pour autant, il se contente de l’affirmer, comme font les enfants : « Puisque je te dis que la mer est rouge ! Na ! »

Monsieur Cherki a le droit de penser ce qu’il veut ; et même d’imaginer qu’une France conforme à ses vœux est possible ; mais les idées qu’il défend sont minoritaires dans le pays, et elles ne devraient pas lui donner le pouvoir de saccager le Parti Socialiste. Or c’est bien ce que lui-même et ses comparses, Hamon et consorts, sont en train de réussir. Comment est-ce possible ? Il n’y a qu’une seule explication : les médias, probablement dans le seul but d’assurer leur audience (ne pas voir en l’occurrence de complot), parce qu’ils sont nécessairement subordonnés aux lois de l’argent roi, ont survalorisé le discours des frondeurs jusqu’à le rendre, non seulement parfaitement audible, mais crédible, aux yeux d’électeurs peu avertis des réalités de l’économie mondiale, de la place qu’occupe la France dans cette économie, des possibilités qui lui sont offertes et de ses marges de manœuvre. Le bruit fait autour des propositions de Benoît Hamon est inepte ; sans le moindre fondement ; l’idée qu’il défend de la raréfaction du travail n’est évidemment pas à l’ordre du jour ; la gauche doit se préoccuper de fournir du travail à chacun, dans les meilleurs conditions possibles ; son objectif prioritaire doit consister à assurer aux salariés une place, à parité avec celle du capital, dans les conseils d’administration des grandes entreprises, et à légitimer, partout, leur participation aux prises de décisions stratégiques dans les petites et moyennes entreprises  

Monsieur Pascal Cherki, comme à son habitude, expose, avec un débit rapide, et d’une voix forte, chargée d’émotion, un catalogue de stupidités désarmantes ; selon lui Benoît Hamon est le seul à pouvoir franchir avec succès l’obstacle du premier tour et le seul homme de gauche à pouvoir remporter l’élection présidentielle. Mais à qui donc s’adresse-t-il ? Combien sont-ils ceux qui sont susceptibles de l’entendre ?

Hamon et Mélenchon, sont des diviseurs de la gauche (c’est évident, pour qui veut bien voir la réalité en face) ; leurs actions conjuguées risquent fort de la renvoyer dans l’opposition pour longtemps ; ils n’en ont cure ; ils sont plus occupés par leurs égos, par leurs nombrils, que par les intérêts réels des salariés, donc des Français, donc de la France.

Ils se disent de gauche et finalement se conduisent très exactement comme Fillon.                    

 

 

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