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Décidément il parle de plus en plus ; il exprime mille souhaits ; il n’a dans le fond jamais rien fait d’autre ; sa politique est un catalogue de souhaits : que le clivage droite gauche se volatilise ! Que les vieux partis politiques se taisent et disparaissent ! Que des élus sans expérience, sans aucun parcours politique, fassent mieux que des hommes politiques chevronnés, dans une démocratie représentative ! Que donner plus d’argent aux riches ait pour conséquence d’enrichir les pauvres ! Que précariser les carrières des salariés crée de l’emploi ! De même, que la formation professionnelle soit, elle aussi, créatrice d’emplois ! Que régulariser et banaliser les mesures exceptionnelles de l’état d’urgence ne constituent pas une atteinte aux libertés !...

Certains disent, malgré ce pathos surabondent et inconséquent, malgré cette litanie de souhaits, très louables, mais quasiment tous irréalisables, « souhaiter » (eux aussi, pourquoi pas ?), pour le bien du pays, que l’expérience de monsieur Macron réussisse.

Mais comment ose-t-on qualifier d’expérience une entreprise fondée sur une réflexion purement spéculative sans lien avec la réalité ? « L’intermède » Macron ne peut qu’échouer, et il doit en être ainsi, précisément pour le bien des Français. Il serait malsain, dangereux, de s’installer dans la conviction que l’opposition entre les idéologies de droite et de gauche n’est plus d’actualité ; on peut convenir qu’il serait bon de parvenir à franchir le fossé qui sépare les principes sur lesquelles elles sont fondées ; mais cela supposerait qu’on ait l’honnêteté de les scruter sans a priori ; d’en examiner toutes les conséquences ; de les jauger en vérifiant leur pertinence à la lumière des dernières découvertes de la science, notamment dans le domaine des neurosciences cognitives ; de consentir à remettre en cause l’anthropologie philosophique qu’implique les options de droite, et qui est encore largement partagée, bien au-delà des frontières idéologiques de la droite ; de s’attarder sur la possibilité d’amorcer un consensus large sur une nouvelle vision de l’être humain et du monde, inspiré des postulats qui orientent le regard que la gauche porte sur l’homme, ses attributs, ses pouvoirs et ses limites ; l’opposition droite gauche, on l’a dit et redit, ne se résume pas à disputer sur le point de savoir où doit se situer les curseur qui détermine les rapports entre privé et public, entre investissement et rétribution de l’actionnariat, entre redistribution et appropriation individuelle, entre un peu moins ou un peu plus de social… elle prend racine dans deux conceptions radicalement opposées, et donc incompatibles de l’homme. C’est pourquoi « l’accident de parcours » Macron ne laissera guère de trace ; du moins serait-il hautement regrettable qu’il n’en soit pas ainsi.

Non seulement l’opposition droite gauche n’est pas un anachronisme ; elle est encore là, et bien là, comme une douloureuse écharde plantée au cœur même de ce qui est censé faire de l’homme un être humain ; et aucun progrès en humanité n’est concevable tant que cette blessure restera béante, saignante.

Par ailleurs comment peut-on en venir à imaginer qu’il soit possible de supprimer les partis politiques ? Dans une démocratie représentative ils sont un gage de sérieux pour la préparation aux fonctions que doivent assumer les délégataires désignés par le suffrage universel ; d’autant plus se justifieront ils dès lors qu’on s’orientera vers une authentique démocratie, vers un gouvernement du peuple par le peuple ; alors les partis deviendront une nécessité absolue ; ils n’auront plus pour mission l’encadrement de militants ; ils devront accompagner tous les citoyens, les assister dans leur réflexion politique ; non pas les encadrer mais les aider à clarifier leurs objectifs, à en mesurer toutes les conséquences ; ce seront des lieux de rencontre et de débat, ouverts à tous.

 De même les syndicats, sur le plan social et économique, sont voués à prendre de plus en plus d’importance… la démocratie authentique est à la fois politique, économique et sociale. Le mépris, qu’affichent les organes, légalement, même si c’est accidentellement, en charge du pouvoir actuel en France, à l’égard des corps intermédiaires, montre à quel point ce pouvoir est rétrograde, archaïque ; peu enclin à voir la société progresser ; exclusivement préoccupé de faire fructifier le profit des entreprises… ce qui n’est certes pas rien, mais qui est très loin de répondre aux aspirations du peuple français et qui ne peut pas se faire sans son assentiment et sa participation active.

A quoi pense Jupiter ? En tout cas il ne réfléchit pas ; il se contente de rêver… tout en espérant ardemment que ses rêves ne deviennent pas des cauchemars.

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