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Peu à peu la lumière s’est estompée ; un froid glacial a commencé à l’engourdir ; les sons lui parvenaient encore. On lui broyait les côtes, on lui serrait la gorge, elle s’en prenait à lui avec une force terrifiante. Soudain il fut bâillonné et  perdit son souffle ; il ne put plus parler. A l’aide, qu’on me vienne à l’aide, aurait-il voulu hurler, je ne vois plus rien, j’ai peine à respirer ; j’ai peur. Pourquoi s’en prendre à moi ? Qu’ai-je donc fait pour mériter un tel supplice ? Il devenait rigide comme une pierre froide, comme un gisant. Il entendait encore qu’on parlait autour de lui, mais il ne pouvait pas distinguer ce qui se disait. Quand soudain le ton d’une voix lui parut familier, lueur d’espoir, fugitive ; deux mots parvinrent à se détacher sur le fond d’un brouhaha à peine  audible : « c’est moi ! » ; l’être aimée, la compagne d’une grande et bonne rasade de vie ; il étouffe, ne peut parler ; de toute ses forces il essaie de se libérer de cette prise inhumaine qui le paralyse ; mais elle est la plus forte, la gueuse ; elle l’entraine à sa suite ; son corps est déjà au trois quart sous terre ; tout juste a-t-il la possibilité dans un ultime sursaut, désespéré, de mobiliser le peu d’énergie qui lui reste pour serrer, oh ! la serrer à peine,  cette main chaude, si réconfortante, si vivante, qui a pris la sienne… Un être humain se meurt ! Entendez-vous ? Mais, comprenez-vous ? Un être humain se meurt !

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