Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran

Si vous n’avez pas encore vu la pièce d’Eric Emmanuel Schmitt, intitulée : « Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran », n’hésitez pas une seconde ; précipitez vous au théâtre « Rive Gauche » : vous ne regretterez pas une soirée passée en compagnie d’un acteur, au talent aussi immense qu’il reste, encore, insoupçonné ; Francis Lalanne, seul en scène pendant deux heures, vous tiendra en haleine, aidé par un texte à la fois dru et limpide, et une intrigue originale, inattendue… les intentions généreuses de l’auteur de la pièce sont évidentes et de bon aloi, mais surtout, elles sont servies par un acteur protéiforme, qui donne vie, avec une verve percutante, alternativement, à trois personnages, d’âges et de conditions totalement dissemblables, avec pour seul artifice vestimentaire, un bonnet de laine qu’il coiffe, ou retire, selon le personnage auquel il est censé prêter sa voix. Voilà un spectacle rare ; on le quitte à regret, exténué d’admiration pour l’auteur, et encore bien plus pour l’interprète.

[Louis R. Omert est l’auteur de l’ouvrage intitulé « Le sursaut », « Essai critique, social et philosophique », publié chez l’Harmattan, dans la collection « Questions contemporaines »]