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Nous avons vu dans un précédent article sur le même sujet que les responsables de la droite de gouvernement pourraient invoquer de nombreuses raisons susceptibles de justifier leur volonté de ne pas voir monsieur Sarkozy, et sa garde rapprochée, s’approprier une seconde fois le pouvoir présidentiel.

Pendant son séjour à l’Elysée, de 2007 à 2012, l’ex Président n’a eu de cesse de dresser les Français les uns contre les autres, s’appropriant les thèmes frontistes, les banalisant, incitant la fraction inconditionnelle de son électorat à s’en emparer, et, même, à les faire, si possible, fructifier. Il s’est conduit comme un chef de parti, préoccupé avant tout de conserver le pouvoir, au prix de multiples incohérences ; sacrifiant à des effets dictés par la plus primaire des démagogies les intérêts supérieurs du pays ; affichant sa vie privée houleuse ; faisant de la personne du Président de la République le sujet favori de la presse people ; piétinant les traditions de réserve, de dignité, attachées à la fonction que le peuple français lui avait fait l’honneur de lui confier, comme aujourd’hui il piétine sans vergogne les débris d’un parti politique que non seulement il a divisé, mais que de surcroît il a ruiné, tout simplement parce qu’il croit y trouver son intérêt, savoir au même titre et pour les mêmes raisons qui l’avaient incité à créer ce même parti.

Dans ces conditions on se perd en conjectures sur le point de savoir ce qui le met à l’abri des critiques de son propre camp. Certes tout le monde à droite peut être considéré comme ayant été, plus ou moins, complice des méthodes et des bévues du chef charismatique ; est-ce une raison suffisante pour ne pas oser, aujourd’hui, s’en démarquer de façon flagrante ? Croit-on pouvoir le supplanter dans l’esprit de ceux qui l’ont élu, et qui, insensibles à toutes les outrances qu’il a infligées à la France, voudraient le voir revenir au pouvoir, simplement en ayant le courage de l’affronter à l’occasion des primaires que l’UMP compte organiser pour désigner son candidat à la prochaine présidentielle ? Si les challengers de l’ex président, issus de la droite, ne se décident pas à dresser le bilan calamiteux de son quinquennat, à dénoncer les erreurs et les fautes qui ont été commises pendant ce lapse de temps, ils passeront aux yeux des électeurs de droite, tout simplement, pour des diviseurs, et Nicolas Sarkozy pour une victime. Lui qui n’a déjà pas hésité à adopter un ton Gaullien, non pas pour sauver la France, mais pour sauvegarder son trône, n’aura qu’à supplier, une fois de plus : « Aidez -moi… » s’époumonera-t-il… et il se trouvera de très nombreux Français pour, de bonne foi, parce que la gauche les inquiète, parce qu’ils jugent que la politique d’immigration pratiquée par le gouvernement actuel est trop laxiste, parce que l’Europe leur fait peur, parce l’individualisme triomphant a accru, dans des proportions extravagantes, le besoin de sécurité de tout un chacun, et que l’homme providentiel de 2007 s’est fait une solide réputation, bien que totalement infondée, de dur dans ce domaine… il se trouvera un grand (un trop grand) nombre de Français pour lui accorder, de nouveau, leurs suffrages.

La droite doit apprendre à faire confiance au peuple français. Ce n’est pas en renchérissant sur les thèmes favoris de l’extrême droite, comme l’a fait monsieur Nicolas Sarkozy, qu’elle éliminera cette dernière ; c’est en n’oubliant jamais que la grandeur de la France a été bâtie par les Français ; que c’est avec eux, et non pas malgré eux, ni à fortiori, sans eux, qu’on la pourra rétablir.

De la même façon, les Français, tous les Français (les électeurs de droite, comme ceux de gauche, sont avant tout des Français), ont le droit de connaître la vérité sur le précédent quinquennat… Les leaders de la droite de gouvernement seraient mal inspirés de continuer à traiter leurs électeurs par le mépris ; ceux-ci sont, évidemment, prêts à suivre l’homme qui aura le courage de leur dire la vérité quand bien même ils la jugeraient déplaisante ; et la vérité c’est que monsieur Nicolas Sarkozy n’est pas le moins du monde énigmatique ; qu’au contraire son comportement est limpide ; que c’est le comportement d’un homme qui brigue les plus hautes fonctions de l’état en étant plus soucieux de son propre destin que du destin du peuple dont il rêve, une fois de plus, de prendre la tête.

[Louis R. Omert est l’auteur de l’ouvrage intitulé « Le sursaut », « Essai critique, social et philosophique », publié chez l’Harmattan, dans la collection « Questions contemporaines »]

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