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Décidément, prêt à colporter n’importe quelle rumeur, pour ne pas dire n’importe quel ragot, le journal Le Monde titrait ces jours derniers, à l’annonce des résultats du chômage pour le mois de novembre 2013 : « Chômage : le déni de François Hollande ». Ainsi, ce journal qui fut, naguère, une référence en matière d’information ; qui faisait autorité à l’égard de tous les courants idéologiques qui se partagent l’opinion publique ; ne résiste pas, aujourd’hui, à la tentation de la facilité ; on suit la meute, pour, s’il le fallait, pouvoir prendre part à la curée, sans avoir à se dédire… la tête haute, en somme.

Sous ce titre, non pas simplement accrocheur, mais purement et simplement racoleur, tellement indélicat à l’endroit de la personne du chef de l’état, tellement dévastateur pour une opinion publique, que les circonstances aménagées par une minorité toute puissante, clandestine et, partant, totalement dégrevée de toute responsabilité, a conduit au bord de la désespérance, on peut néanmoins trouver une information, somme toute, assez impartiale. Faut-il comprendre que la rédaction, sous les ordres d’un trio de nantis (les principaux actionnaires du journal ; ces gens qui, même quand ils se disent, ou se croient, de gauche, émargent à la pensée universelle unique qui n’a pas hésité à plonger la France dans ce qu’on appelle… la crise, par commodité, et avec l’espoir d’être crus par la minorité qu’on a précipitée dans d’inextricables difficultés, le chômage, et souvent la misère), se contente de contrôler les titres ? Ce n’est pas impossible, la formule permettant de jouer sur tous les tableaux.

Quoiqu’il en soit, cet éditorial, qui défigure par son titre la Une d’un exemplaire de ce qui fut un grand journal d’information, nous apprend que le nombre des demandeurs d’emploi de catégorie A (n’ayant exercé aucune activité) a augmenté, en France métropolitaine de 17800, en novembre, alors que la diminution de ce nombre avait été, en octobre supérieure à 18000 ; que, par conséquent, le solde du quatrième trimestre 2013, reste au regard de ce même nombre, positif, enregistrant une baisse du chômage, sans qu’on puisse présumer de ce qu’il sera (positif ou négatif), en définitive, pour l’ensemble du trimestre, avant la publication des chiffres de décembre, qui ne seront connus qu’au cour de la deuxième quinzaine de janvier 2014. L’article montre, honnêtement, en lissant les chiffres au niveau des trimestres, qu’au cours des treize premiers mois de 2013 la hausse du nombre de chômeurs a nettement ralenti, passant de plus de 30.000 chômeurs par mois au premier trimestre, à plus de 18.000 au second trimestre, pour n’être qu’à plus de 5.500au troisième, et s’inverser pour les deux premiers mois du quatrième trimestre, où est enregistrée une baisse effective du nombre de demandeurs d’emploi de 1350 en moyenne par mois.

Ce n’est pas être dans le déni des résultats chiffrés que de les constater, avec la plus grande modestie d’ailleurs, comme le fait le Président de la République.

Est-ce à dire que la timide embellie qu’on a été obligé de constater tout au long des onze premiers mois de l’année 2013, et qui selon toute vraisemblance se confirmera en décembre, les chiffres du dernier mois de l’année étant traditionnellement bons, va se poursuivre au même rythme, en 2014 ? Personne n’est en mesure de répondre à cette question, et encore moins de dire si l’embellie constatée s’accélèrera, se stabilisera, ou s’inversera à nouveau ; et ce qui est révulsant c’est qu’ils sont nombreux ceux qui font mine de savoir ce qu’il en sera, et de le savoir, s’il vous plait, avec la plus grande certitude ; les paramètres qui permettraient d’en juger, si l’on pouvait à coup sûr prévoir leur évolution, sont déjà trop nombreux pour se hasarder à une synthèse qui se voudrait exhaustive ; quant à l’évolution de chacun d’eux, elle est, elle-même soumise à un si grand nombre de facteurs, souvent aléatoires, que prétendre prévoir ce que sera l’avenir prochain, ce qui se passera au cours des mois à venir, c’est, littéralement, se moquer de ceux qui seraient assez niais pour prêter quelque attention à ces prévisions, pour ne pas dire à ces prophéties

On peut néanmoins penser que l’économie française vient d’atteindre le fond du gouffre dans lequel elle s’enfonçait depuis cinq ans ; on peut imaginer, sans grand risque de se tromper, que le chômage va, maintenant, décroître lentement, et durablement ; c’est que dans son malheur la France, il faut bien le concéder, s’est finalement débarrassée de l’industrie de grand papa ; elle peut désormais investir dans les néo-technologies, dans les industries de pointe, et de luxe, où elle excelle ; elle peut se tourner résolument vers les services de haut niveau, l’automatisation, la domotique… la France dévastée n’a rien perdu de sa créativité ; ses talents sont multiples… l’avenir lui appartient ; qu’elle reprenne courage et elle connaîtra des lendemains qui seront à la mesure de son passé prestigieux… n’en déplaise à tous les éditorialistes en mal de lecteurs et d’auditeurs.

[Louis R. Omert est l’auteur de l’ouvrage intitulé « Le sursaut », « Essai critique, social et philosophique », publié chez l’Harmattan, dans la collection « Questions contemporaines »]

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