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Les trois journées de deuil national, décidées par le Chef de l’Etat à la suite du meurtrier vendredi 13 novembre que venait de connaître Paris, n’étaient pas terminées que déjà ce qu’on appelle en France la polémique, probablement par euphémisme, pour en adoucir l’aigreur, refleurissait (comme disent si misérablement les journalistes en mal d’imagination). L’union de tous, contre l’adversité à laquelle la nation était confrontée, volait en éclat. Il est incontestablement vrai que l’union ne fait pas l’unité et ne la suppose pas ; mais elle repose nécessairement sur un compromis minimum et son respect, faute de quoi elle n’est qu’un vain mot, et probablement un miroir aux alouettes. Les critiques fusent sous forme de soupçons, comme d’habitude ; tout ce que propose le président de la République pour lutter contre les djihadistes et leurs martyres (les kamikazes), le salafisme et ses dérives suicidaires et terroristes, est trop court, vient trop tard. Ah si la droite avait été au pouvoir, ils ne seraient pas passés (les terroristes)… Les réserves assassines ont commencé se faire entendre dès la réunion à Versailles du congrès (Assemblée nationale et Sénat) ; tous les représentants du peuple français ont jugé convenable de se lever pour applaudir le discours patriotique et solennel que venait de leur adresser le Chef de l’Etat, sauf un… et celui-là, ce héros, de crainte que son acte glorieux ne passe inaperçu a cru devoir s’en vanter devant les caméras de télévision. Comme on regrette qu’il ne se soit attiré une réplique du genre de celles qu’un précédent président de la République (mal embouché, il faut bien le dire) s’autorisait pendant son quinquennat ; comme on aurait été soulagé (il faut bien l’avouer) si une voix s’était élevée, en écho à la déclaration télévisée de ce membre du parti Les Républicains (qu’on ne nommera pas, non pas pour l’épargner, mais par mépris), pour s’écrier : « Ta g… ! Pauv. c… ! ». Ce sinistre individu, qui prétend tirer gloire d’un geste de provocation envers une manifestation de patriotisme, ne représente pas toute la droite mais il est un spécimen emblématique de cette droite qui se reconnaît en la personne de l’ancien Chef de l’Etat, Nicolas Sarkozy pour le nommer.

Il est bien clair qu’aucun rapprochement des forces de gauche avec cette droite sectaire n’est considéré comme concevable par l’électorat de gauche. Et pourtant il n’a jamais été plus urgent de donner à la nation l’occasion de se regrouper autour des deux objectifs vitaux, dont il est évident, même pour quiconque répugne à porter sa réflexion au-delà du simple bon sens, que son avenir dépend : la défense contre le terrorisme et le rétablissement de la compétitivité de son économie. Sur ces deux défis non seulement des compromis pertinents peuvent être conclus entre la droite et la gauche de gouvernement, mais il est clairement nécessaire d’en passer par la voie du compromis pour assurer le succès des politiques qui voudront les relever.

Le prochain quinquennat sera décisif à cet égard ; il est temps pour les états-majors des partis de s’attacher à réunir les conditions d’une grande coalition de salut public qui pourrait regrouper Les Républicains (non légitimistes), tous les centristes (y compris François Bayrou, malgré qu’on en ait), les socialistes, les Radicaux de Gauche, les Ecologistes (du moins le plus grand nombre d’entre eux) et, pourquoi pas, le parti communiste (tout ce qui s’est fait de grand en France depuis la déroute de 1940 s’est fait avec eux).

La condition, sine qua non, pour rendre cette coalition possible : écarter Nicolas Sarkozy à l’occasion de la Primaire que la droite organisera en 2016.

Il ne fait aucun doute qu’une large coalition des forces politiques qui se verrait assigner des objectifs prioritaire précis, en nombre limité, pour un temps donné, engagerait un processus de réaménagement, nécessaire à l’évidence, et salutaire, du paysage politique de la nation.

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