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Dans l’émission « Treize heures quinze le dimanche », présentée le 26 juin, comme à l’accoutumé par Laurent Delahousse, l’ex Président de la République s’est donné beaucoup de mal pour faire comprendre, aux téléspectateurs qui auront suivi cette toujours excellente émission, que non seulement il n’a pas changé, mais que désormais il théorise le personnage et le comportement politique qui furent les siens pendant les cinq années passés dans différents postes ministériels, puis les cinq autres qui suivirent et pendant lesquelles il eut tout loisir de sévir au plus haut sommet de l’Etat, comme hôte de l’Elysée. Au fil des réponses aux questions du journaliste, il s’est attaché à faire admettre que s’il fut ce que le peuple français, consterné, le vit être pendant dix ans, ce n’était pas parce que sa nature impétueuse, exigeante, incontrôlée, le trahirait régulièrement, quelque précaution qu’il prît pour s’en prémunir, mais par choix documenté, déterminé, par sagesse purement politique ; il faut, a-t-il précisé en substance (je regrette de n’avoir pas retenu les paroles exactes tombées de ses lèvres augustes), que le peuple se reconnaisse dans le monde que les hommes politique décrivent dans leurs discours; d’où ces expressions d’une exquise délicatesse telles que : « Casse-toi pauv. Con ! », ou encore : « La racaille… on va la nettoyer au karcher », dont on devra donc, impérativement, comprendre qu’elles ne traduisent nullement la personnalité profonde, la vulgarité irrépressible, de leur auteur, mais que dignes d’être élevées au rang des paroles historiques, elles avaient été savamment conçues pour l’éternité, comme devant lui permettre de s’adapter au niveau culturel, aux capacités intellectuelles, de ses auditeurs.

Et l’honnête homme de se trouver plongé dans un abyme d’incertitude quant à savoir ce qui serait le plus regrettable de la part d’un Président de la République française : qu’ils se rende coupable d’expressions verbales poisseuses, par habitude, parce qu’il est mal embouché, ou qu’il agisse de la sorte parce qu’il est incapable de réprimer le mépris que lui inspire le peuple qu’il prétend représenter.

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