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Un enfant, d’un sexe donné, non ambigu, ne se reconnait pas dans le genre correspondant à son sexe ; il se sent participer pleinement du genre réputé déterminer le sexe opposé. On constate que, dans cette hypothèse, relativement rare, la conviction du sujet de ne pas appartenir au genre de son sexe est pleine, et irréversible ; ou, du moins, s’est révélée l’avoir été, dans les cas avérés ayant débouché sur un traitement hormonal ; les autres cas, s’il en a existé, peuvent être restés clandestins (noter, juste en passant, qu’il serait du plus haut intérêt de savoir si certains de ces ca de dysphorie du genre se sont soldés par une acceptation, ou une réappropriation, du genre, socialement reconnu tel, de son sexe, par le sujet).

On ne sache pas que les enfants qui présentent les caractéristiques visées ci-dessus aient simultanément souffert de troubles hormonaux ; en tout cas pas systématiquement ; ce qui exclut, a priori, de pouvoir rattacher la transition d’un genre social à l’autre qui les caractérise à ce type de facteur. Sont-ils génétiquement programmés ? Une recherche a-t-elle, seulement, faite en ce sens ? si oui, les résultats en ont été tenus secrets ; si non, c’est pour le moins regrettable.

Qu’on doive éviter de demander au sujet d’essayer de préciser comment il explique sa transidentité, cela va de soi ; les exemples connus montrent que son identité ne fait aucun doute à ses yeux ; elle correspond, très normalement selon ce qu’il éprouve, à celle du sexe qui n’est pas le sien ; et ce qui lui paraît anormal, c’est qu’on ne le reconnaisse pas tout simplement pour ce qu’il se sent être. Il est hors de question par ailleurs d’accepter que le regard que la société porte sur lui soit pondéré d’une dimension pathologisante ; il est déjà suffisamment en difficulté face à elle, en raison de préjugés à caractère plus ou moins moraux, dénués de sens, pour qu’on lui renvoie encore l’image d’un malade. Cependant il devra accepter de suivre un traitement hormonal, s’il veut que son métabolisme rejoigne, ne serait-ce que partiellement, l’idée qu’il se fait de lui-même ; on parlera de choix personnel (en commettant un léger abus de langage) ; il devra se résoudre à subir des interventions chirurgicales s’il veut affiner le rapprochement souhaité de son sexe avec le genre dont il se sent relever ; on pourra alors parler de chirurgie esthétique. Quoiqu’il en soit, tout doit être fait pour dédramatiser la situation du sujet en quête d’une nouvelle identité et pour faciliter son insertion sociale en cas de transsexualité.

Il n’en reste pas moins que la question se pose de savoir pourquoi et comment un individu peut se sentir relever du genre opposé à celui du sexe auquel il appartient ; et si l’explication ne devait être ni physiologique, ni hormonale, ni génétique, force serait alors de devoir admettre que sa conscience a été ainsi programmée à l’occasion, ou plus exactement du fait, de sa prise de contact avec le monde. On ne se hasardera surtout pas à émettre la moindre hypothèse concernant les circonstances qui pourraient être jugées susceptibles de provoquer cette distorsion entre le sexe d’un individu et l’idée que ce dernier se fait du genre auquel il appartient ; il n’est pas ici question de rechercher une culpabilité ; et rien ne permet d’ailleurs de penser que c’est dans cette direction qu’il daille rechercher la cause, car cause il doit bien y avoir, du non conformisme du sujet. En revanche ce qui retiendra notre attention c’est que le programme, inscrit dans les neurones du sujet qui se revendique d’un autre genre que celui que la société unanime attribue à son sexe, est d’une telle force contraignante que, manifestement, le physique (l’hormonal et le morphologique), et donc la nature, doit s’incliner devant lui, et donc devant la culture.    

 

         

 

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