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Au risque de blesser les supporteurs sincères de Jean-Luc Mélenchon, dont tout porte à admettre que ce sont des électeurs  sincères, qui s’inscrivent clairement à la gauche de l’échiquier politique français, tout comme les communistes d’ailleurs, on ne peut que constater, pour le regretter, que leur chef de file, tout autant que Pierre Laurent, le sympathique secrétaire général du parti communiste français, est totalement incapable de proposer un programme de gouvernement susceptible d’être appliqué sans qu’il doive s’ensuivre, aussitôt, un désastre, économique, social et politique, pour le pays.

Jean-Luc Mélenchon passe pour le meilleur orateur qu’ait connu la Cinquième République (il faut dire que les concurrents ont été rares) ; peut-on imaginer qu’il manque néanmoins d’intelligence ? Difficilement. Et pourtant son discours, qu’on entend parfaitement tant qu’il se cantonne dans la description de la situation inquiétante (plus particulièrement son volet social) du pays, prend les apparences d’un mur, exactement vertical et lisse, sans la moindre aspérité qui permettrait d’en envisager l’ascension, dès qu’il commence à développer son catalogue des solutions à y apporter. On ne peut que faire la même observation concernant Pierre Laurent, dont personne non plus ne doute qu’il soit intelligent... Mais alors la question se pose de savoir pour quelle raison des gens, si évidemment intelligents, en viennent à s’inscrire, avec tant de force et d’obstination, dans l’inconséquence et la vanité, alors qu’ils prétendent à rien moins qu’offrir à la nation française la voie qui la conduirait à son salut, à la paix sociale et à la prospérité. C’est tout simplement ahurissant !

Pierre Laurent et le Parti Communiste ne pèsent plus guère dans la vie politique française (provisoirement du moins) ; en revanche J.L. Mélenchon a comptabilisé sur son nom un nombre impressionnant de suffrages aux dernières élections présidentielles. Les médias, faisant mine de croire que ce dernier a aspiré à son profit, durablement, l’essentiel de l’électorat de gauche, le tient, en tout cas le présente, comme la seule opposition crédible au gouvernement, avec, bien sûr, Marine Le Pen, dont on s’empresse de souligner qu’après son cruel échec au cours du débat qui l’a opposée à Emmanuel Macron, elle se retrouve trouve gravement affaiblie, au sein même de son propre parti. Ce serait, en effet, une aubaine pour les forces de droite, dont une fraction gouverne, pendant que l’autre est dans une sourcilleuse (c’est l’apparence qu’on entend lui donner) mais inefficace expectative, se déclarant dans une opposition constructive, tout en étant incapable de proposer un autre éventail de mesures que celui que la « macronie » (si « macronie » il y a, en dehors de monsieur Macron lui-même) s’efforce de mettre en application… ce serait une aubaine pour la droite, si le paysage politique, momentanément déstructuré, voire fracassé, par l’abstention massive qui a faussé le résultat de l’élection présidentielle, devait rester figé dans l’état où il se trouve à l’heure actuelle. Tout est donc mis en œuvre pour accréditer l’idée que la gauche est toute entière, et pour très longtemps, réunie autour de monsieur Mélenchon, ce repoussoir ; tout est fait pour qu’il soit admis que les effectifs des électeurs socialistes ont littéralement fondu, ou qu’ils sont passés, massivement, à l’ennemi : or il est bien évident qu’aucun socialiste ne peut se reconnaître, ni en monsieur Mélenchon, ni, et encore moins, en monsieur Macron.

Pour qui a acquis un minimum d’expérience de la vie politique, il ne fait aucun doute que l’audience acquise à l’occasion de son succès électoral inespéré, par celui qu’on présente comme un brillant orateur, ne durera que ce que durent les feux de paille ; tout porte à croire que ce feu est déjà réduit à l’état de braises, pour ne pas dire de cendre, et qu’au lieu de cracher des flammes il ne crachote plus que quelques escarbilles, tout juste décelables dans la nuit qui descend et s’installe progressivement sur la vie politique française depuis mai 2017.

Contrairement à ce qu’affirment les médias un espace est d’ores et déjà ouvert pour la gauche de gouvernement, la gauche socialiste.

Pour être de nouveau entendus, et redevenir crédibles, les socialistes pourraient ; peut-être même devraient-ils :

  1. Renouer les fils de leur histoire récente ; ils ont gouverné sagement et efficacement ; il faudrait qu’ils clament haut et fort qu’ils en ont conscience ; que l’état de l’économie française en témoigne ; et qu’ils en reconnaissent le mérite à qui de droit (F. Hollande) ;
  2. Dénoncer, sans la moindre équivoque possible, ceux par qui le désastre des dernières élections présidentielle et législative a été rendu possible : d’abord les trop fameux frondeurs ; ensuite le traitre Macron ; enfin le cavalier seul, tellement prématuré, de Manuel Valls (on a vu où ce coup d’éclat l’a mené : penaud et pitoyable dans les rangs de l’ennemi) ;
  3. Exclure du parti tous ceux qui laissent imaginer que les socialistes pourraient cheminer au côté de la macronie : prioritairement l’exécrable G. Collomb, et C. Castaner ; tous deux se sont déconsidérés dans l’affaire du double assassinat de la gare Saint-Charles à Marseille et de la mise à pied du préfet de la région Auvergne-Rhône-Alpes et du secrétaire général de cette même préfecture ;
  4. Informer J.Y. Le Drian que son maintien au gouvernement deviendra inconcevable dès lors que le parti socialiste se sera remis en ordre de marche ;
  5. Se rapprocher de François Hollande ; leader naturel des socialistes ; seul en mesure de reconstituer le parti et de rassurer largement les électorats de gauche et modéré ; commencer à faire savoir que certains, au sein des instances dirigeantes du parti, jugent son retour à la tête du parti comme nécessaire ; obtenir de lui qu’il n’en écarte pas la possibilité ; pour finir, assez rapidement, déclarer ce retour indispensable
  6. Ignorer totalement J.L.Mélenchon… il est en train de jouer sa dernière partition… son ralliement à une quelconque forme d’union de toute la gauche est désormais inenvisageable.       

          

 

 

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