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Voilà qu’à droite, contre toute attente, le combat des chefs s’éternise. Souvenez vous ! A Rome c’est pour mettre un terme à un combat analogue (bien qu’un peu plus sanglant !) que la solution impériale a fini par s’imposer.

Est-ce à dire que les dissensions qui agitent, non pas la droite, comme certains seraient tentés de le croire, mais les chéfaillons qui se disputent l’électorat de droite, mettraient en péril la démocratie ? La réponse est, catégoriquement, et sans hésitation, oui. L’électeur moyen de droite, savoir, l’immense majorité de ceux qui votent à droite parce qu’ils se croient apolitiques ; parce qu’ils méprisent la politique qu’ils jugent vaine, et au seul service des faibles et des pauvres (ils sont nietzschéen, sans même le soupçonner); parce qu’ils ne croient qu’à la Vérité (une et indivise) et au mérite (seul critère de l’autonomie de l’individu, et, surtout, de dévolution du pouvoir), sont prêts à se jeter dans les bras du premier venu qui leur promettra le reflux des forces de gauche, en qui il voit quelque chose comme l’antéchrist, ou s’ils sont laïques, le mal absolu.

A droite, et c’est un simple constat, l’orientation, qu’on continue de qualifier de politique, sans doute par euphémisme (si ce qui est affirmé au paragraphe précédent est exact), est viscérale ; elle est consubstantielle à la nature de l’être qui se considère comme de droite. En un mot on est de droite, comme on est juif (comme on se considère comme tel)bien qu’on ne souscrive à aucun des commandements du judaïsme. Cette posture, inconditionnelle, de ceux qui se définissent, essentiellement en s’opposant ; qui conduit à refuser toute forme de compromis ; qui procède d’un rejet de l’autre,  irrationnel, fortement teinté de dégoût et de répugnance (viscérale, comme déjà dit), devient, de toute évidence, éminemment dangereuse, quand elle se retrouve livrée à elle-même, déboussolée, faute d’être guidée par un chef, digne de ce nom, reconnu comme tel ; charismatique, en somme.

Il est temps que les partis de la droite classique démocratisent leur fonctionnement interne.

 

[Louis R. Omert est l’auteur de l’ouvrage intitulé « Le sursaut », « Essai critique, social et philosophique », publié chez l’Harmattan, dans la collection « Questions contemporaines »]

 

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