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L’Etat d’Israël (Goliath) fait, au Moyen-Orient, figure de géant économique, technologique, financier, et militaire.

La Palestine (David) n’est, à côté, que le refuge, modeste, voire misérable, d’une communauté divisée, qui ne dispose pas d’un Etat pour la représenter, et la protéger, et qui ne vit que grâce aux libéralités que lui consentent, de plus ou moins bon cœur, les pays frères, arabes, et, avec une certaine mauvaise conscience, les Nations occidentales, qui ont le sentiment que, ce faisant, elles entretiennent, malgré elles, un foyer d’insécurité et de troubles, quelque chose comme une bombe à retardement, que tout le monde s’attend, en le redoutant, qu’elle explose du jour au lendemain.

Depuis quelques jours tout le monde craint l’embrasement, et chacun de se demander qui a pris la responsabilité d’allumer la mèche :

Les palestiniens qui ne cessent de pilonner le territoire de l’Etat hébreux, à l’aide de roquettes, dont les tirs sont mal ajustés, mais portent de plus en plus loin, et jettent le trouble dans la population, causant de sérieux dommages matériels, et maintenant, en vies humaines (on parle de trois morts occasionnés, ces jours derniers, par un missile palestinien) ?

Le gouvernement de l’Etat d’Israël, qui utiliserait des moyens disproportionnés, pour riposter à l’agression ; qui procède à des bombardements très ciblés (chirurgicaux selon l’euphémisme, cynique, utilisé par les américains, qui sont les inventeurs de ce type de frappes), mais qui n’en font pas moins des victimes civiles par dizaines ?

Telles que posées, ces deux questions semblent fournir, d’elles-mêmes, la réponse : il est indéniable que le peuple palestinien est l’agresseur ; les tirs de roquettes, en provenance de Gaza, sont la cause immédiate, proxima, de la détérioration de la situation de ces deux peuples qui se disputent un même territoire.

Mais la bombe ce ne sont pas les Palestiniens qui l’ont posée ; pas plus, d’ailleurs, que ce ne serait l’Etat juif ; puisque Etat juif, Etat confessionnel, pratiquant une ségrégation en fonction de la religion, il y a ; qu’on le regrette ou non. Car si cet Etat existe, c’est parce que le concert des Nations, par une décision internationale, régulièrement adoptée dans le cadre juridique des Nations Unies, reconnue par tous, en a ainsi décidé… pour que, précisément, cet Etat serve de refuge à une communauté qui se revendique d’une religion pour affirmer son existence en tant que peuple… revendication dont il a eu tant à souffrir par le passé, et à laquelle il ne croit pas pouvoir renoncer sous peine de, pense-t-il du moins, légitimer toutes les souffrances qui lui ont été infligées à ce seul titre.

La bombe, c’est l’Organisation des Nations Unies qui l’a posée, en autorisant la création d’un Etat, sans administrer directement son installation, sans veiller à ce qu’elle se fasse pacifiquement, dans le respect des intérêts de toutes les parties concernées ; c’est à elle de la désamorcer.

Qui peut, sérieusement, croire que les protagonistes de ce drame monstrueux, qui dure depuis plus de soixante ans, pourront par eux-mêmes, par la négociation directe, trouver, finalement, un terrain d’entente satisfaisant pour tous ? La trêve que les deux parties en présence viennent de décider, sur une initiative égyptienne, risque fort de ne constituer qu’un sursis

 

[Louis R. Omert est l’auteur de l’ouvrage intitulé « Le sursaut », « Essai critique, social et philosophique », publié chez l’Harmattan, dans la collection « Questions contemporaines »]

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