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L’actuel président de la république française (que les Français ont élu confortablement, peut-être même avec enthousiasme ; certains, très rares, disent, avec malveillance, que cela se serait fait dans un moment d’inattention) s’exprimant dans le langage fleuri qu’on lui découvrit après son élection, a déclaré, au début de son mandat, qu’il était déterminé à nettoyer les banlieues de tous ces trublions, ces fauteurs de troubles, cette « racaille » polluante, qui troublent la vie des honnêtes gens… il se proposait, usant, avec humour, d’un élégant néologisme, de « karcheriser » certains quartiers. Réflexion faite, l’expression ne paraît pas aussi impropre qu’on a pu le dire ; c’est l’objectif assigné à l’opération de karcherisation, qui laisse, peut-être, à désirer. Qu’en pensez-vous ? Ne serait-il pas plus judicieux de karcheriser tous ces PDG, ces capitaines des entreprises du CAC 40 qui se sont fait octroyer par leurs conseils d’administration des traitements s’élevant jusqu’à mille fois la valeur du SMIC ? Et tous ces hommes, et ces femmes, politiques qui considèrent que le libéralisme n’a pas été poussé assez loin, qu’il souffre de la pusillanimité de nombres de dirigeants occidentaux à courte vue ? Ou encore, ces brillants économistes qui n’ont eu de cesse de théoriser le néolibéralisme, et d’encourager les politiques, à dérèglementer la finance, et les entrepreneurs, à délocaliser les outils de production ? Que dire enfin de tous ceux qui répètent à l’envi que le peuple français a trop longtemps vécu au dessus de ses moyens ?

[Louis R. Omert est l’auteur de l’ouvrage intitulé « Le sursaut », « Essai critique, social et philosophique », publié chez l’Harmattan, dans la collection « Questions contemporaines »]

 

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