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Le credo des néolibéraux peut s’énoncer ainsi :
1° produire au moindre coût, et donc payer les salaires les plus bas possible ;
2° employer la main d’œuvre, surabondante et bon marché, des pays sous-développés (ou en voie de développement), mais l’employer sur place, chez elle, là où, malgré des salaires de misère, le renouvellement de la force de travail est assuré en raison de la faiblesse du coût de la vie ; et surtout, ne pas commettre l’erreur de transporter ou laisser venir cette main d’œuvre chez soi où elle crée d’inextricables problèmes d’intégration. La colonisation est une solution dépassée et qui, avec le temps, s’est avérée onéreuse, voire funeste.
Une seule solution, radicale : déréguler. Plus de frontières pour les capitaux ; plus aucun adoucissement à la rigueur du droit de propriété ; les biens, les marchandises, les capitaux peuvent circuler sans aucun obstacle. C’est l’économie sans frontière ! C’est ainsi que l’Occident, et plus particulièrement, la France, ont vu, en quelques années leur industrie fuir en Inde, en Chine... etc. Certes les pays qui ont ainsi perdu leurs outils de travail ont aussitôt hérité d’un chômage élevé et chronique, mais dans un premier temps le poids du chômage s’est trouvé compensé par le faible prix des produits industriels importés. Certains ont pu croire qu’il s’agissait en fin de compte d’une opération à coût nul. Il n’en est rien. Les conséquences inéluctables vont se faire sentir en deux temps. Premièrement : l’endettement explose ; l’Occident a vécu à crédit pendant plusieurs années. Le temps des vaches maigres s’annonce. Un processus de paupérisation a été déclenché qu’il faut désormais faire accepter. Deuxièmement : le niveau de vie des pays d’accueil des capacités de production transférées par l’occident augmentant, les coûts de production dans ces pays vont aussi augmenter (hausse des salaires, hausse du coût des matières premières). L’Occident va être confronté à une inflation importée qui va accélérer le processus de paupérisation dont il a déjà à souffrir.
Est-il possible que certains aient décidé, en toute connaissance de cause, d’imposer un tel traitement aux pays occidentaux ?... à suivre.
[Louis R. Omert est l’auteur de l’ouvrage intitulé « Le sursaut », « Essai critique, social et philosophique », publié chez l’Harmattan, dans la collection « Questions contemporaines »]
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