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             Le 04 août 2011, un article du présent blog présentait comme une chose souhaitable, et possible, le retour de la gauche au pouvoir. Aujourd’hui, cette éventualité devient une probabilité : la gauche est en passe de prendre le pouvoir en France, et elle aura beaucoup à y faire pour rétablir la justice, restaurer la confiance, réactiver l’espoir. Cependant quand elle aura fait cela, qui n’est pas rien, elle n’aura pas accompli la moitié de la tâche qui lui incombe ; elle devra, en effet, avec les partis frères européens, se lancer à la conquête de l’Europe, faute de quoi, l’élan, qu’elle aura suscité en France, s’essoufflera  rapidement, pour retomber, et, finalement, se retourner contre elle… puis la propulser, pour un nouveau quart de siècle, sur une orbite très éloignée du pouvoir, une nouvelle cure d’opposition, dont elle aura le plus grand mal à s’extirper. Elle ne parviendra à redonner confiance, et espoir, au pays que si elle réussit à rassembler toute la gauche, et une partie du centre. Toute la gauche, depuis le NPA, en passant par le Front de Gauche et les Verts, sans que pour autant le parti Socialiste ait à souffrir la moindre réticence de la part d’aucun des courants qui le traversent ; rude tâche, que seul François Hollande est en mesure de réaliser ; qui supposera :

-qu’il soit tenu compte, pour ce qui concerne les exigences de la gauche de la gauche, de son programme (au moins pour partie) de réformes institutionnelles (et cela ne pourra vraisemblablement se faire qu’en recourant au referendum, une majorité des deux tiers au congrès étant hors de portée), et de sa volonté de venir en aide aux plus défavorisés (relèvement substantiel des minima sociaux et, plus particulièrement, du SMIC) ;

-que satisfaction soit donnée, rapidement, aux Verts par la mise hors service de la centrale nucléaire de Fessenheim (excellent champ d’expérimentation pour la vérification des techniques de démantèlement, l’appréciation des coûts réels de ce type d’opération, et les possibilités de maintien de l’emploi des centrales désaffectées ;

-que les électeurs du centre reçoivent l’assurance que la France militera, activement, pour une plus grande intégration européenne.

Ces préalables, qu’il conviendra, sinon de réaliser immédiatement, du moins de programmer avec précision, permettront au futur président de la république d’avoir les mains libres pour engager son propre programme de réformes structurelles, en accordant une priorité absolue à la réforme de la fiscalité et du système bancaire. La confiance sera, alors, au rendez-vous, mais elle  ne sera pérennisée, et ne pourra produire tous ses effets, que si l’Europe accepte, unanimement, de s’engager sur la voie de la croissance, ce qui ne pourra se faire qu’en prenant des distances avec le programme ultra libéral qu’elle impose actuellement aux nations qui la composent. Par voie de conséquence, l’Europe devra, en outre, consentir à se doter de procédures fédéralistes (Il est, d’ailleurs, grand temps, qu’elle s’engage dans cette direction, sous peine, pour elle, de se voir marginaliser sur le plan économique, et, pour les nations européennes, d’y perdre leur âme en même temps que leurs cultures). Seuls des pouvoirs nationaux de gauche seront à même de s’entendre pour mener à bonne fin un tel programme ;  une victoire, incontestable, de la gauche en France peut donner le branle à une vague de renversement des majorités de droite actuellement au pouvoir dans la quasi-totalité des pays de l’union.

 Tout repose sur un triomphe de la gauche aux prochaines élections ; il faut que les  électeurs favorables à la gauche portent massivement leurs suffrages sur la candidature de François Hollande dès le premier tour.

[Louis R. Omert est l’auteur de l’ouvrage intitulé « Le sursaut », « Essai critique, social et philosophique », publié chez l’Harmattan, dans la collection « Questions contemporaines »]

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