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Les tenants de la droite, électorat anonyme, militants, et personnel politique, confondus, tous convaincus qu’un courant politique produit, nécessairement, ce qu’ils appellent un « leader naturel » (on voit mal la part que la nature pourrait prendre dans cette affaire), se lamentent (probablement, d’ailleurs, sont-ils tout simplement mortifiés), imputant à l’absence de ce fameux leader naturel (la nature aurait donc mal fait son ouvrage), la situation ubuesque (ou, pour le dire autrement, et plus clairement, ridicule, concernant un courant d’opinion qui se veut seul détenteur de la vérité, et de la compétence, et qui ne cesse d’adresser  des brevets d’incompétence au pouvoir en place) dans laquelle les a placés le combat de chéfaillons, auquel se livrent, depuis plusieurs jours, avec allégresse, sans la moindre retenue, Jean-François Copé, sous les traits du coq gaulois, hargneux et vitupérant, et François Fillon, ce personnage falot d’apparence, mais bourrelé d’ambitions, fussent-elles purement négatives (« Je veux bien n’être pas Président de l’U.M.P., mais, alors, tu ne le seras pas, toi non plus ! »).

Alors, on fait des pronostiques sur le point de savoir à qui va profiter ce que les médias, de tous bords, considèrent comme la déconfiture d’un parti politique, alors qu’il s’agit, tout bonnement, d’un duel, à fleurets mouchetés (ceci dit, non pas pour tourner en dérision l’affrontement entre deux hommes qui ont voué leur vie à la politique, mais pour s’en réjouir sincèrement, et ramener à de plus justes proportions), un simple conflit d’idées, plus ou moins convergentes, d’ailleurs ; sera-ce Marine Le Pen, qui tirera les marrons du feu ? Sera-ce Jean-louis Borloo ? On doit, malheureusement, plutôt parier pour la première que pour le second ; à moins qu’un troisième larron, tout bonnement issu des rangs de l’U.M.P., ne s’avise de jouer les recours, l’homme providentiel, et donc l’homme fort, et ne se propose de donner un roi à tous ces gens tellement navrés de n’en avoir point.

Etre de droite, c’est faire profession d’une idéologie qui se peut, et qui se doit, défendre, et promouvoir, démocratiquement. Il n’est plus de saison de vouloir s’en remettre à un homme pour porter  quelque idéologie que ce soit. Ce n’est pas le leader, fut-il charismatique, qui fait le courant d’opinion ; c’est l’inverse. Etre de Droite ne saurait se résumer à  la pratique du culte du chef.

C’est à la droite, à son désir de chef, à sa foi en un leader naturel (concept saugrenu, et suranné, qui la caractérise si bien), que nous devons la constitution de la Cinquième République, qui a institué, de façon pérenne, rien moins que le système politique dont se dotait, Rome, au temps de la République aristocratique, dans l’antiquité, il y a plus de deux mille ans, occasionnellement, et pour un temps très bref, quand la gravité des circonstances paraissait le justifier, ce qu’on appelait alors, la Dictature. C’est infiniment regrettable.

La Gauche se doit de faire évoluer, dans un sens démocratique, cette constitution anachronique, contraire à son idéologie.

La droite doit jeter aux orties son concept de leader naturel, et son désir de chef, sous peine de replonger le pays dans les horreurs qu’il eût à connaître aux heures les plus sombres de son histoire, quand pour continuer de pratiquer les valeurs républicaines de la France, il fallait se résigner à la clandestinité.

 

[Louis R. Omert est l’auteur de l’ouvrage intitulé « Le sursaut », « Essai critique, social et philosophique », publié chez l’Harmattan, dans la collection « Questions contemporaines »]

    

 

 

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