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A vingt huit jousr du premier tour de la présidentielle, l’événement important, qui ne peut pas ne pas influer sur le cours de l’opinion et finir par orienter le scrutin à venir, c’est, non pas les tueries de Montauban et de Toulouse, et l’élimination du tueur, c’est le succès, chaque jour un peu mieux affirmé dans les sondages, du Front de Gauche, et, plus particulièrement, du discours de son représentant.

J. L. Mélenchon tient un langage de vérité sur la crise de l’économie occidentale, et sur ses conséquences économiques et sociales, littéralement épouvantables, pour la France ; il dit quelles en sont les causes, et tous ceux qui,  ne s’interdisent pas, pour une raison purement idéologique, de penser, peuvent l’entendre, peuvent comprendre ce qui s’est passé ; comprendre que l’Europe et la France ne subissent pas, simplement, le contre coup d’une crise financière, due à une politique irresponsable de crédit trop facile (les subprimes) à l’origine d’une bulle qui a dopé, indûment et dangereusement, le secteur immobilier des U.S.A.(ce qui est indéniable) ; bulle dont l’éclatement a provoqué une onde de choc qui a agité la finance mondiale, jusqu’à menacer de la submerger (ce qui est encore vrai)… les Français, dans leur immense majorité, comprennent que l’excès d’optimisme des promoteurs immobiliers américains, et des financiers qui les soutenaient, reposait sur une erreur d’analyse ; qu’ils ont regardé comme une métamorphose miraculeuse, et vertueuse, de l’économie américaine, un phénomène, incroyable, et dont il constataient pourtant la manifestation : ils pouvaient augmenter sans limite  les crédits à la consommation sans provoquer pour autant la moindre tendance inflationniste… Il leur a simplement échappé que les importations massives de biens de consommation en provenance des pays émergents poussaient à le baisse les prix d’achat de ces mêmes biens, et neutralisaient les tensions inflationnistes qui pouvaient, par ailleurs, se manifester ; forts de cette illusion, ils ont cru pouvoir ignorer les conséquences, à moyen terme, pourtant inéluctables, de la désindustrialisation concomitante du pays. Le résultat ne s’est guère fait attendre, la crise de l’économie occidentale, provoquée par sa désindustrialisation brutale, anarchique, et sans compensation, a débuté, sur un coup de tonnerre : la faillite de Lehman Brothers, aussitôt suivie de la déconfiture de l’ensemble du secteur bancaire occidental pour les raisons que l’on sait ; les prêts immobiliers, si généreusement consenties dans l’euphorie provoquée par l’illusion que le capitalisme, financiarisé, mondialisé, et dérégulé (la « Liberté », quoi !), avait accouché d’une ère de prospérité illimitée, étaient devenues des créances « pourries » ;  l’ennui, en effet, c’est que de brillants financiers (ces mathématiciens, surdoués, qui ont préféré faire de lucratives carrières dans la finance, plutôt que de rejoindre l’industrie, vouée à une mort prochaine, dûment programmée) s’étaient, entre temps, employer à inonder les banques du monde entier de ces créances chimériques.

Voilà ce que comprennent, les Français, et ce que dit, à juste titre J. L. Mélenchon : des financiers fous sont responsables, et coupables, d’avoir, de façon inconséquente, sans la moindre précaution, sans contrepartie, encouragé le transfert, dans des pays en voie de développement, des capacités productives de l’occident ; d’avoir engagé un processus de paupérisation dont les pays occidentaux commencent tout juste à ressentir les premiers effets, et qui va menacer, gravement, leur stabilité sociale et, donc, politique. Il faut retirer le pouvoir à ces financiers, et aux hommes politiques qui ont favorisé leur entreprise, ou n’ont pas su la contrôler au profit des peuples qu’ils étaient censés servir, et qu’ils ont trahis.

Cette analyse peut aujourd’hui être comprise, et partagée, non seulement par les électeurs de gauche, mais par une très grande majorité de Français, pour peu qu’ils puissent entrevoir qu’un large accord de gouvernement est possible entre des forces qui pour n’être pas unanimes n’en sont pas moins susceptibles de se rejoindre sur des positions communes, et en l’occurrence, sur les conditions à réunir pour que la mondialisation, oh combien souhaitable par ailleurs, soit conduite dans l’intérêt de tous les peuples, y compris des peuples occidentaux, et de tous les hommes, et non au profit des seuls possédants du monde entier, et de quelques classes minoritaires de privilégiés dans les pays émergents.

[Louis R. Omert est l’auteur de l’ouvrage intitulé « Le sursaut », « Essai critique, social et philosophique », publié chez l’Harmattan, dans la collection « Questions contemporaines »]

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