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Le traité de Maastricht a accordé le droit de vote et d’éligibilité, pour les élections européennes et municipale des pays membres de l’Union Européenne, aux résidents étrangers, ressortissants de ces mêmes pays. Ces dispositions ont pris effet en France, pour les élections européennes, en 1994, pour les élections municipales, en 2001. Les étrangers qui sont élus aux municipales dans les conditions précitées ne peuvent occuper les fonctions d’adjoint au maire, ni a fortiori, celles de maire.

Treize des vingt sept pays de l’Union ont, en outre, reconnu aux résidents étrangers, non ressortissants d’un pays de l’Union, le droit de voter et de se faire élire aux élections municipales, parfois dans conditions un peu plus restrictives  que celles posées par le traité européen.

Les socialistes français, depuis 1981, renouvellent, régulièrement, la promesse d’ouvrir, s’ils accèdent au pouvoir, les élections municipales aux résidents étrangers, nationaux de pays n’appartenant pas à l’Union Européenne. Fort de sa majorité de gauche, le Sénat a adopté, en décembre 2011, une proposition de loi en ce sens. Tout naturellement, François Hollande a inscrit cette mesure dans son programme. Jusqu’à il y a peu de temps, seule la Droite Populaire avait jugé nécessaire de mener une campagne active contre une telle mesure. Monsieur Nicolas Sarkozy, lui-même, s’était rallié à l’idée (et l’avait fait savoir publiquement) de permettre à tous les résidents étrangers (sous certaines conditions) de voter aux élections municipales françaises. Voilà que les mauvais sondages qui accompagnent la campagne présidentielle l’ont fait changer radicalement d’avis. Comme il en a, maintes fois, apporté la preuve, ce grand stratège politique pense que l’opinion publique française, friande de billevesées, peut se laisser mener, par le bout du nez, par quiconque saura lui administrer force discours frivoles et contes ridicules : un jour c’est la viande hallal, le lendemain c’est le droit de vote des étrangers… Triste spectacle que celui de cet homme, suppliant :   « de Grâce, ne me retirez pas le pouvoir des mains ! Rien ne me rebute ! Je suis prêt à partager tous vos fantasmes ! Toutes vos inepties !» ; mais combien sont-ils ceux pour qui le problème de la viande hallal, ou celui du vote des étrangers, sont, en ce vingt et unième siècle commençant, autre chose qu’un simple problème technique, qu’une administration, digne de ce nom, qui dispose déjà de tous les textes nécessaires, doit pouvoir régler sans difficulté, alors que le pays fait face à la tempête déchaînée par la mondialisation, à la baisse du pouvoir d’achat, au chômage qui  avoisine les dix pour cent de la population active, au désarroi de la jeunesse, à un endettement public colossal, à un déficit hallucinant de sa balance des paiements, à la désertification,  délibérée et systématique,  de ses emprises industrielles, sans qu’aucune activité, créatrice de richesses et d’emplois, susceptible d’assurer la relève de l’industrie délocalisée, n’ait été prévue… ? Il fallait agir vite, profiter de l’effet de surprise, devancer toute réaction hostile de l’opinion publique, la mettre devant le fait accompli… voilà qui est fait ! Au-delà des espérances que pouvaient nourrir les pires des  cyniques… et qui n’a pu être réalisé que grâce à la complicité active de l’élite politique du pays ; laquelle a, sans hésiter, trahi la confiance du peuple français… et elle (on ne s’étonnera pas de voir l’actuel Président de la République être compté au nombre de ceux qui constituent l’élite politique du pays) voudrait continuer à détourner l’attention des électeurs en leur contant des sornettes, en agitant des épouvantails à moineaux ; la France, les Français, sont aux abois, et on ose les convier à des fredaines,  on prétend les  intéresser à la viande hallal ou aux vote de quelques milliers d’étrangers aux élections municipales… Ce pourrait être pris pour une insulte, encore que n’insulte pas qui veut, mais c’est, à n’en pas douter, une faute politique grave, que les Français vont se faire un devoir de sanctionner, très sévèrement, dans les urnes, dimanche en huit.

[Louis R. Omert est l’auteur de l’ouvrage intitulé « Le sursaut », « Essai critique, social et philosophique », publié chez l’Harmattan, dans la collection « Questions contemporaines »]

 

 

 

 

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